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Jacobinette et ses addictions
7 octobre 2009

Passage coupé de New Moon "Edward qui apprend la mort de Bella"

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Le téléphone vibra encore dans ma poche. C'était la vingt-cinquième fois en vingt-quatre heures. Je pensais ouvrir le téléphone pour regarder qui était en train d'essayer de me contacter. Peut-être était-ce important. Carlisle avait peut-être besoin de moi. J'y pensais, mais ne bougeais pas. Je n'étais pas vraiment sûr de l'endroit où j'étais. Un grenier sombre et bas, remplit de rats et d'araignées. Les araignées m'ignoraient et les rats me donnaient une couchette large. L'air était imprégné d'odeur d'une cuisine passée, de viande avarié, de sueur humaine et d'une solide couche de pollution réellement visible dans l'air humide, comme un film noir. Au-dessous de moi, quatre étages d'un appartement rachitique de ghetto. Je ne prenais même pas la peine de séparer les pensées des voix Espagnoles, que je n'écoutais pas vraiment. Je laissais juste les bruits me traverser. Sans signification. Tout cela n'avait pas de signification. Même mon existence n'avait plus de signification. Le monde n'avait pas de signification. Mon front contre mes genoux, je me demandais combien de temps encore je serais capable continuer ainsi. Peut-être était-ce sans espoir.

Ma tentative était peut-être condamnée à l'échec. De toute façon, je devrais cesser de me torturer et juste revenir à... 

L'idée était apaisante, tellement curatif - comme si ces mots contenaient un puisant anesthésiant, effaçant la montagne de douleur que je tentait de cacher – ces mots m'étourdirent. J'aurais pu partir maintenant, j'aurais pu y retourner. Le visage de Bella, toujours devant de mes yeux, me souriait. C'était un sourire de bienvenue, qui me pardonnait, mais il n'avait pas l'affectation que mon subconscient avait probablement prévu de lui donner. Naturellement, je ne pourrais pas y retourner. Après tout, ma douleur m'importait peu, en comparaison de son bonheur. Elle avait le droit de sourire, à l'abri de la crainte et du danger. Libérée du désir ardent d'un futur sans âme. Elle méritait mieux que ça. Elle méritait mieux que moi. Du moment où elle avait laissé tout cela derrière elle, elle avait formé un cercle autour d'elle, d'où j'était banni à tout jamais, peu importait la façon dont je me conduisais, maintenant que j'était, ici, loin d'elle. L'idée de cette séparation définitive était tellement plus intense que la douleur j'avais déjà. Mon corps le ressentait lui aussi. Bella était dans le monde auquel elle appartenait, auquel je n'appartiendrai jamais et je n'allai pas m'attarder à son entrée. Il faillai que je la laisse tranquille pour qu'elle puisse m'oublier définitivement. 
C'était ce que je voulais, mais il n'y avait aucune garantie. Dormir, rêver peut-être. Oui, là est l'embarra, citais-je. Sentirais-je toujours la torture de sa perte ?
Je frissonnais encore. 
Peu importe : j'ai fait une promesse. Je lui avais fait la promesse de ne plus jamais revenir dans sa vie, de ne plus le mettre en danger. Je ne retournerais pas dans son monde. Mais ne pouvais-je rien faire pour elle? Rien du tout ? 
L'idée de revenir dans la petite ville nuageuse qui serait à jamais ma seule maison sur cette planète me traversa encore l'esprit.
Juste pour vérifier... Juste pour voir qu'elle était saine et sauve... et heureuse. Ne pas m'en mêler. Elle ne saurais jamais que je suis venu... 
Non ! lançai-je, ma conscience reprenant le dessus sur mes divagations.
Le téléphone vibra à nouveau. 
« Zut, zut et zut, » grognai-je. 
Je pouvais exploiter cette distraction, supposai-je. J'ouvris le téléphone, et, pour la première fois depuis six mois, je ressenti un choc en analysant le numéro. 
Pourquoi Rosalie m'appellerait-elle ? Elle était probablement la seule personne à apprécier mon absence.
Il devait s'être passé quelque chose de vraiment grave pour qu'elle ait besoin de m'en parler. Soudainement, inquiet pour ma famille, je pris l'appel. 
« Quoi ? » demandai-je, tendu. 
« Ça alors ! Edward qui répond au téléphone. Je suis très honorée. » 
Dès que j'entendis son ton, j'ai su que ma famille allait très bien. Elle devait juste s'ennuyer. Il était difficile de deviner ses motifs sans être guidé par ses pensées. Les raisonnements de Rosalie avaient toujours été des mystères pour moi. Ses impulsions étaient habituellement fondées sur la plus compliquée des logiques. 
Je refermai le téléphone. 
« Laissez-moi tranquille, » chuchotai-je sans personne pour m'entendre.
Naturellement, le téléphone vibra immédiatement.
Continuera-t-elle à appeler jusqu'à ce qu'elle ait réussi à me transmettre le message qu'elle avait projeté de transmettre pour me gêner ? Probablement. Cela prendrait des mois pour qu'elle commence enfin à se fatiguer de ce jeu. Je m'amusai à l'idée de la laisser essayer pendant six autres mois, souffla et répondis à nouveau. 
« Dépêches-toi. » 
Les mots de Rosalie arrivèrent comme une rafale. « J'ai pensé que tu aurais voulu savoir qu'Alice était à Forks. » 
J'ouvrais mes yeux et regardais fixement les poutres en bois pourri à un mètre de mon visage. 
« Quoi ? » Ma voix était plate, impassible. 
« Tu sais comment est Alice – elle pense qu'elle sait tout. Comme toi. » Rosalie riait sans humour. Sa voix contenait une pointe de nervosité, comme si elle n'était plus aussi sûre de se qu'elle faisait. 
Mais ma fureur me rendait incapable de m'inquiéter pour le problème de Rosalie. 
Alice m'avait juré qu'elle suivrait mon exemple et resterait loin de Bella, bien qu'elle n'était pas d'accord avec ma décision. Elle avait promis qu'elle laisserait Bella tranquille...aussi longtemps que je le ferai. Apparemment, elle avait du penser que je ne résisterais pas à le douleur de notre séparation. Peut-être avait-elle raison à ce sujet... 
Mais j'avais résisté. Pour l'instant. Ainsi que faisait-elle à Forks ? J'aurai voulu étrangler son cou frêle. Cependant, Jasper ne m'aurait jamais laissé m'approcher d'elle, une fois qu'il aurait ressentit la fureur qui m'inondait... 
« Tu es toujours là, Edward ? » 
Je ne répondis pas. Je pinçais l'arrête de mon nez avec le bout de mes doigts, me demandant s'il étaient possible pour un vampire d'avoir une migraine. 
D'un côté, si Alice était déjà revenue... 
Non. Non. Non. Non. 
J'avais fait une promesse. Bella méritait une vie. J'avais fait une promesse. Bella méritait une vie. 
Je répétais ces mots comme une incantation, essayant de chasser de ma tête la séduisante image de la fenêtre foncée de Bella. La porte de mon unique sanctuaire. 
Aucun doutes, je serai obligé de ramper à ses pieds si j'y retournais. Peu importe. Je pourrais facilement passer la prochaine décennie à genoux si j'étais avec elle. 
Non, non, non. 
« Edward ? Tu n'as vraiment pas envie de savoir pourquoi Alice est là-bas ? » 
« Pas particulièrement. » 
La voix de Rosalie était suffisante maintenant, sans doute voulait-elle absolument une réponse, une permission de continuer. « Naturellement, elle ne viole pas vraiment les règles. Je veux dire, tu nous avais seulement demandé de rester loin de Bella, n'est-ce pas ? Le reste de Forks n'importe pas. » 
Je clignais lentement des yeux. Bella était partie ? Mes pensées s'organisèrent autour de cette idée inattendue. Elle n'était pas encore diplômée, elle avait donc dû retourner chez sa mère. C'était une bonne chose. Elle devrait vivre dans un endroit ensoleillé. Il était important qu'elle laisse l'ombre derrière elle.
J'essayai d'avaler la nouvelle mais ne réussi pas.
Rosalie eu un rire nerveux. « Ainsi tu n'as pas besoin d'être fâché contre Alice. » 
« Alors pourquoi m'as-tu appelé, Rosalie, si ce n'est pas pour faire en sorte qu'Alice ait des ennuis ? Pourquoi me tracasses-tu ? » 
« Attends ! » dit-elle, sentant – et elle avait raison – que j'allais raccrocher encore une fois. « Ce n'est pas pour ça que j'appelle. » 
« Alors, pourquoi ? Dis-moi rapidement, et laisse-moi tranquille. » 
« Et bien... » hésitat-elle. 
« Crache le morceau, Rosalie. Tu n'as que dix secondes. » 
« Je pense que tu devrais revenir à la maison, » dit Rosalie, précipitement. « Je suis fatiguée d'entendre Esmé se lamenter du fait que Carlisle ne sourit plus. Tu devrais t'en vouloir pour ce que tu leur as fait. Tu manques à Emmett tout le temps et cela tape sur mes nerfs. Tu as une famille. Grandis et penses à autre chose que ta petite personne. » 
« Conseil intéressant, Rosalie. Laissez-moi te raconter une petite histoire au sujet d'un pot et d'une bouilloire... » 
« Je pense à eux, alors que toi, non. Tu ne te rends pas compte de la façon dont tu as blessé Esmée ou les autres ? Elle te donne plus d'amour qu'à n'importe lequel d'entre nous, et tu le sais. Rentre à la maison. » 
Je ne répondis pas. 
« Je pensais que maintenant que cette histoire avec Forks était finie, tu reprendrais le dessus. » 
« Forks n'a jamais été le problème, Rosalie, » dis-je, essayant de rester patient. Ce qu'elle avait dit au sujet d'Esmé et de Carlisle avait touché une corde sensible. 
« Ce n'est pas parce que Bella, – il était difficile de dire son nom à haute voix –, à déménagé en Floride, que ça signifie que je vais... écoute, Rosalie ; je suis vraiment désolé, mais fait moi confiance, personne ne serait plus heureux si j'était là. » 
« Heu... » 
Encore cette hésitation. 
« Qu'est ce que tu ne m'a pas dit, Rosalie ? Esmé va bien ? Carlisle ... » 
« Ils vont très bien. C'est juste... et bien, je n'ai pas dit que Bella était partie. 
Je ne dis mot. Je reconstituai notre conversation dans ma tête. Oui, Rosalie avait dit que Bella était partie. Elle avait dit : ... tu nous avais seulement demandé de resté loin de Bella, n'est-ce pas ? Le reste de Forks n'importe pas. Et ensuite : Je pensais que maintenant que cette histoire avec Forks était finie ... Donc Bella n'était pas à Forks. Mais que voulait-elle dire alors si Bella n'était pas partie ?
Alors Rosalie accéléra encore son débit de parole, presque ne colère cette fois. 
« Ils ne voulaient pas te le dire, mais je pensais que c'était stupide. Plus vite tu l'encaisseras, plus vite les choses redeviendront normales. Pourquoi te laisser broyer du noir dans ton coin. C'est fini. »
Mon cerveau semblait ne plus fonctionner. Je n'arrivais pas à donner un sens à ses paroles. C'était comme si elle me disait quelque chose de très évident, mais je n'avais aucune idée de ce que c'était. Mon esprit jouait avec l'information, reconstituant les phrases. Dénuées de sens. 
« Edward ? » 
« Je ne comprends pas ce que tu es en train de me dire, Rosalie. » 
Il y eu une longue pause, la longueur de quelques battements de coeur humain. 
« Elle est morte, Edward. » 
Une longue pause. 
« Je suis désolée. Je pensais que tu avais le droit de le savoir, cependant. Bella... s'est jetée d'une falaise il y a deux jours. Alice l'a vue, mais il était trop tard pour faire quoi que ce soit. Je pense qu'elle y serait retournée pour l'aider, si elle en avait eu le temps. Elle est partie là-bas pour faire ce qu'elle pouvait pour Charlie. Tu savais qu'elle l'appréciait – » 
Le téléphone était éteint. Cela me pris quelques secondes pour réaliser que je l'avait fermé. 
Je m'assis dans l'obscurité poussiéreuse de la longue pièce froide. C'était comme si le temps s'était arrêté. Comme si l'univers s'était arrêté. 
Lentement, me déplaçant comme un vieil homme, je récupérai mon téléphone et j'ai composai un numéro que je m'étais promis de ne plus composer. 
S'il était elle, je raccrocherais. Si c'était Charlie, j'obtiendrais l'information nécessaire grâce à un subterfuge. Je me prouverais que la mauvaise plaisanterie de Rosalie était un mensonge, puis je retournerai à ma vie, mon néant. 
« Maison Swan ? » répondit une voix que je n'avais jamais entendue auparavant. La voix enrouée d'un homme, profonde, mais encore jeune. 
Je ne fis pas de pause pour penser à ce que cela impliquait. 
« Ici le Dr. Carlisle Cullen, » indiquai-je, imitant parfaitement la voix de mon père. « Puis-je parler à Charlie ? »
« Il est absent, » répondit la voix, et je fus faiblement étonné par la colère qui en émanait. Les mots étaient presque menaçants. Mais je n'en fichai. 
« Et, où est il alors ? » exigeai-je, devenant impatient. 
Il y avait une courte pause, comme si l'étranger voulait ne pas me donner l'information. 
« Il est à l'enterrement, » répondit finalement le garçon. 
Je refermai le téléphone.

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Commentaires
B
je crois aussi mdr
B
je crois aussi mdr
J
Bon surement qu'on deviendrait dépressive à lire tt un livre du pt de vu d'Edward, mais je prendrais le risque lol
B
je vois ça la vie morne d'edward sans bella serai en effet très interressante a developper
N
Pareil.Même si lire tout un livre du point de vue d'Edward ne fera pas changer de team, le fait de mieux savoir ce qu'il pense, ce qu'il ressent vraiment pour Bella, etc.<br /> <br /> Déjà, ce passage coupé de New Moon, permet de voir vraiment comment il était pendant tout le livre, donc c'est intéressant.<br /> Bon ça ne m'empêche pas d'être en colère contre lui vis à vis des conséquences de son départ sur Bella et donc les répercussions sur l'attitude de cette dernière...
Jacobinette et ses addictions
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